Mieux manger au cinéma? Trop sucrées, trop salées, trop grasses… Une association a décidé d’organiser un concours pour imaginer des confiseries plus saines pour les séances. Rubans de fruits, pickles de légumes, citronnades bios ou pop corn éthique… Chronique à réécouter en cliquant ici, grâce au podcast de l’émission Culture-médias, de Philippe Vandel sur Europe1. A lire aussi ci-dessous:
Nous entendons “paroles, paroles”…. par solidarité avec les caramels, bonbons et chocolats qui, déjà repoussés par Dalida dans la chanson, vont bientôt avoir de la concurrence dans leur fief : les salles de cinémas. Une association a décidé de les remettre en question, parce que toutes ces confiseries industrielles font, peut-être, de bonnes chansons mais elles sont tellement sucrées, salées ou grasses qu’elles transforment insidieusement votre séance de cinéma en traquenard pour votre santé…
Fini, le pop corn et les bonbons?
Non pas forcément ! Cette association, baptisée « mieux manger au ciné », vient d’organiser un concours pour que des jeunes entreprises imaginent, pour les cinémas indépendants qui le souhaitent, une alimentation plus saine, goûteuse et sensible aux problématiques de transition écologique… Pas simple quand on sait que l’alimentation en salle doit répondre à des critères exigeants.
Les produits doivent évidemment se manger sans couverts, ne pas être trop bruyants ni avoir trop d’odeur, pour ne pas subir, vous savez, les regards furibonds de vos voisins de siège quand vous croquez dans votre pop-corn. Donc, le 3 mai, un jury décernera ses prix aux meilleures idées. Un jury tout de même composé entre autres de l’actrice Laure Calamy, la productrice Carole Scotta, la cheffe Chloé Charles ou le nutritionniste Arnaud Cocaul.
Mieux manger au cinéma: Rubans de fruits, pickles et citronnade…
Revenons à votre pop-corn, qui ne va pas disparaître. Avant le Covid, vous énerviez déjà les gens à croquer dedans pendant le film ; pendant le Covid, vous n’aviez plus le droit d’en manger du tout et dans le futur… vous mangerez peut-être du pop-corn artisanal, bio et bien sourcés, parfois agrémenté de poivre de timut pour changer du sel et du sucre et il sera servi dans des portions plus raisonnables, plutôt que dans ces énormes seaux de pop-corn vendus dans les multiplexes.
C’est en tout cas l’une des idées repérées dans ce concours. D’autres exemples : une glace garantie sans sucre ajoutés, fabriquée à partir de la fermentation des drêches de malt (résidus du brassage des céréales) mélangées à du lait et qui donne des bâtonnets au goût naturel de chocolat torréfié. On propose aussi des boules de pois chiche à croquer ; des rubans de fruits, pour remplacer les bonbons. Côté salé, pourquoi pas mordre dans des sortes d’onigiri au riz soufflé ou dans des pickles de légumes secs, en sirotant une citronnade bio à la place d’un soda ?
Des habitudes à changer…
C’est vrai que les habitudes sont coriaces mais des salles indépendantes sont très intéressées par cette idée et les cinémas savent qu’à notre époque, ils doivent développer leurs services dans ce domaine : le but n’est pas de faire disparaître les confiseries mais, au moins, de proposer soit des adaptations des sucreries existantes, soit carrément des alternatives pour ceux qui le souhaitent.
Enfin, Philippe, j’anticipe votre question sur le coût de ces produits plus éthiques… Elles ne seront pas forcément plus chères. Sachez que la vente de confiserie est une véritable manne financière pour les grandes salles : c’est 15% du chiffre d’affaire des groupes de distribution de films, plus que la publicité qui est à 9,5% ! Et la marge réalisée sur les caramels, bonbons et chocolats est de… 30%. Enorme.
Il suffirait donc que les salles acceptent de baisser un peu leur marge sur les confiseries saines pour qu’elles ne soient pas plus chères que les autres… En revanche, Philippe, je ne peux pas vous promettre, c’est que manger sain au cinéma, ça ne vous garantira pas de voir un bon film !