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∼ La Table des Bons vivants ∼
Invitée du jour:
Barbara Schultz, pour la pièce de Shakespeare Comme il vous plaira au théâtre de la Pépinière à Paris.
Sujets du jour: vinaigrette maison, cuisine montagnarde et la nourriture au théâtre
– La vinaigrette maison parfaite, avec les conseils d’Yves Camdeborde et les différentes façons de varier ses recettes.
– Le plat du jour: Le velouté de cresson, oeuf basse température et parmesan du chef Eddy Creuzé, du bistrot La Grande Maison à la Mée-sur-Seine en Seine-et-Marne.
– La cuisine de montagne et les étoilées des Alpes : pourquoi tant d’étoiles en Savoie et quelles sont els différentes facettes de la gastronomie des cîmes?
Goût de la semaine : Les Mérovingiens de Jacky Ribault
Une brasserie nommée Les Mérovingiens à Noisy-le-Grand. Celle du chef Jacly Ribault, déjà aux manettes de Qui Plume La Lune dans le 11e et de L’Ours à Vincennes. Ils revient à ses premières amours -la brasserie- avec cet établissement ouvert 7 jours sur 7 du petit-déjeuner au dîner, avec des plats typiques de brasserie mais aussi des réadaptations modernes, avec le concours du Top Chef Arnaud Baptiste.
Chronique du jour: La nourriture au théâtre
——–> A écouter ici (à partir de 34mn35) ou à lire ici :
Barbara Schultz, vous jouez donc une pièce de Shakespeare dans laquelle il y a de l’amour, des quiproquos, des chansons et un public très discipliné… ! Car si vous aviez joué cette pièce à l’époque de Shakespeare, écrite en 1599, vous auriez eu un public très… différent !
On l’a appris à l’occasion des 400 ans de la mort de l’auteur, en 2016, des chercheurs du musée archéologique de Londres ont rendu publics les résultats de fouilles effectuées sur des sites d’anciens théâtres londoniens. Parmi eux, celui de Shakespeare, le théâtre du Globe. Et à l’époque, le public était très bruyant et surtout très affamé !
Du temps de Shakespeare, on mangeait pendant les représentations
Les chercheurs ont retrouvé des traces de figues, de mûres, de raisin, de framboises et de prunes… Ils avaient donc largement leur cinq fruits et légumes par jour ! Mais ils sont aussi tombés sur des restes d’os de petits animaux, suggérant l’idée que les spectateurs dévoraient carrément du poulet froid pendant les représentations. Hop, une petite cuisse au 2e acte, un aileron au 3e…
Mais cette attitude était totalement normale car l’approche du spectacle vivant était totalement différente de celle d’aujourd’hui. C’était au théâtre que se mélangeaient aussi bien les nobles comme les classes plus populaires qui venaient se divertir pendant un long moment : les pièces à l’époque pouvaient durer 4 à 5 heures, donc c’était des lieux de vie où le public venait se restaurer, boire et manger, tout en regardant le spectacle… et donc y participer un peu.
Un joyeux brouhaha et des marchands près des théâtres
Quand on était acteur, il fallait savoir rester concentré car on a aussi retrouvé des noix cassées dans les fouilles, qu’on devait croquer bruyamment pendant le spectacle : ce seraient un peu les ancêtres du pop-corn qu’on mâche au cinéma en énervant tout le monde autour. On devait aussi faire du bruit en mangeant des… huitres, des moules ou des crabes, puisque on a également retrouvé des coquilles en tous genres dans les fouilles!
Et ce n’est pas tout : les théâtres étaient déjà accolés aux « brasseries » de l’époque, où l’on achetait déjà de la nourriture à emporter au spectacle et il existait aussi déjà des vendeurs à l’intérieur de la salle, qui ne proposaient pas des « caramels, bonbons et chocolats » mais de la bière ou du vin… Certains s’autorisaient même à fumer la pipe à la fin de ce repas-spectacle ! Bref : la vie, le théâtre se mélangeaient gaiement…
Charlotte Langrand