L’adresse a 120 ans, qui dit mieux ? Dès l’entrée, l’histoire s’invite à votre table, les boiseries font leur petit effet, on ne serait pas étonné(e) de voir débarquer des messieurs en haut-de-forme ou des dames en robes longues… Les serveurs archi-rodés, habitués à ce petit monde, charrient gentiment le client tout en maintenant la cadence, débridée, débarrassant six assiettes à la fois, prenant la commande suivante, vous installant devant un monsieur inconnu qui était venu, lui aussi, déjeuner seul.
Les plats sont servis en un rien de temps, l’addition se fait sur la nappe . Bonne franquette, cuisine rapide et prix défiant toute concurrence, l’endroit est un spectacle qui fait oublier le céleri rémoulade un brin sec, un sauté de porc aux olives assez gras quoique généreux et un riz au lait parfumé à l’orange. Vite mangé, vite oublié, mais un moment singulier et réjouissant, qu’on ne peut vivre qu’ici.
A tester aussi, le nouvel opus du Bouillon Chartier à Montparnasse, qui s’est réinstallé en lieu et place d’un… ancien Bouillon Chartier historique! Vendu en 1924, il devient ensuite le Bouillon Rougeot et, à partir de 1977, traverse les époques en tant que brasseries plus ou moins banales, mais toujours dans son décor classé monument historique. Ré-ouvert il y a quelques semaines, l’assiette y est plus soignée qu’au Faubourg Montmartre.
Bouillon Chartier, 7, rue du Faubourg Montmartre (9e) et 59 boulevard du Montparnasse. Bouillon-chartier.com