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Coupe du Monde de la Pâtisserie 2019: l’Asie au sommet

La Malaisie a remporté le concours, devant le Japon et l'Italie. Pour la première fois, les équipes ont du réaliser un dessert "vegan"

Un dessert sans crème, sans œufs et sans beurre. Un sacré défi, relevé il y a deux jours par les pays en compétition pour la Coupe du Monde de la Pâtisserie, qui s’est tenue dimanche et lundi dernier, à Lyon, pendant le salon du Sirha. Pour ses trente ans, l’événement a voulu s’ouvrir aux tendances et aux évolutions de consommation de notre époque en s’adressant aussi à ceux qui ont décidé de manger exclusivement végétal. Cette épreuve (parmi beaucoup d’autres) était un réel challenge pour les acteurs de cette discipline sucrée, dont la gourmandise repose beaucoup sur ces ingrédients, à la fois savoureux, régressifs et utiles à l’équilibre des techniques pâtissières.

Coupe du Monde de la pâtisserie
La scène du concours
Coupe du Monde de la pâtisserie
Le jury des chefs pâtissiers

 

Une épreuve végane inédite

Ayant la chance de faire partie du jury de la presse, j’ai pu constater que cette épreuve inédite n’était pas celle qui mettait les candidats le plus à l’aise. Il faut savoir sortir des sentiers battus, remettre les recettes à plat, oublier ses références habituelles, pour réinventer une autre partition sucrée. Ce n’est pas facile pour tout le monde mais les 21 équipes internationales (de trois personnes) se sont prêtés au jeu, en plus des autres épreuves, inchangées depuis trente ans, qui demandent de réaliser des entremets, un dessert à l’assiette et trois créations spectaculaires (en glace, en chocolat et en sucre), le tout en une seule journée.

 

Coupe du Monde de la pâtisserie
Le dessert malaisien
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Le dessert italien
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Le dessert belge
Coupe du Monde de la pâtisserie
Le dessert australien, gagnant de l’épreuve

Certains, cherchant trop à reproduire des gâteaux non végétaux, s’y sont perdus ; d’autres (parmi eux, des équipes qui se sont entraînés en devenant “vegan” eux-mêmes pendant quelques jours, avant le concours) ont réussi à saisir les attentes de ces nouvelles particularités alimentaires. Frileux ou impressionnés par l’épreuve, beaucoup de candidats sont restés sur leurs acquis en se réfugiant dans l’utilisation des fruits, en essayant de reproduire les recettes non-véganes ou encore, en compensant avec trop de sucre. Ils ne sont pas nombreux à avoir choisi l’audace, avec des produits moins attendus (comme les Belges avec de l’aubergine).

 

L’Australie vainqueur du prix de la presse

Le prix du « dessert végan à l’assiette » de notre jury international (Italie, Espagne, Chine, USA et France) est revenu à l’Australie, pour son « V-egg-an » : un clin d’œil savoureux à cet ingrédient interdit, qui faisait la part belle à l’ananas, au sorbet pina colada, à la gelée de mangue et de banane et au gâteau au citron, sans pour autant être trop sucré. La pâtisserie végan cherche encore son maître mais le chemin est intéressant, si l’on part du principe que les obstacles de ce type peut à l’avenir booster la créativité des pâtissiers.

La Malaisie championne du monde

Règlement oblige, la France était absente de la compétition générale puisqu’elle a remporté le titre suprême lors de la dernière édition, il y a deux ans. Cette année, c’est la Malaisie qui a créé la surprise en remportant le titre, devant le japon et l’Italie. Un classement qui confirme la vitalité des pays asiatiques dans le domaine de la pâtisserie, apportant une autre vision du sucré, en marge des éternels classiques du genre. Juste derrière le podium, on trouvait les USA, le Royaume-Uni et l’Australie mais aussi Singapour et la Chine.

Des performances spectaculaires

Coupe du Monde de la pâtisserieCoupe du Monde de la pâtisserieCoupe du Monde de la pâtisserieLa révolution n’a pas pour autant emporté la Coupe du Monde de la Pâtisserie, qui a maintenu ses épreuves-phares, très spectaculaires : de véritables bestiaires en sucre ont défilé pendant 

deux jours, devant des gradins remplis de supporters très en voix ainsi que des sculptures de glace très précises et des créations en chocolat impressionnantes. Une démonstration de force à tous points de vue (couleurs flashy, modelage costauds de caramel, moulages plus extraordinaires les uns que les autres…). Les uns crieront au kitsch absolu, les autres à la performance artistique. Reste qu’un bel esprit d’équipe soufflait sur cette Coupe du Monde qui fêtait son anniversaire et également la retraite bien méritée de son charismatique fondateur, Gabriel Paillasson, ému par les hommages rendus à son travail tout au long de la compétition.

Charlotte Langrand


Le palmarès complet:

 

Prix « Éco-responsable » : Royaume-Unis

Prix Glace : Victor Dagatan, Etats-Unis

Prix Chocolat : Justin Williams, Australie

Prix Sucre : Jamie Houghton, Royaume-Uni

Prix Esprit d’équipe : Australie

Prix Meilleure Promotion : Chili

Prix Presse : Australie

Prix Meilleur Poster : Maroc

 

Charlotte Langrand

Journaliste au Journal du Dimanche (JDD) rubriques Gastronomie-Cuisine, santé-bien-être

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