Drôle de cocotte ! Avec un œil plus grand que l’autre, des ailes rouges, une crète hirsute et le cou légèrement de travers… La poule en chocolat de Cyril Lignac semble toute déboussolée. Les créations de la maison Edwart ? Un panda explorateur à l’air surpris, sous son chapeau pointu ; un kangourou surfeur et un ouistiti à langue pendue, dont le regard part dans tous les sens… Cette année, les chocolats de Pâques sont des animaux facétieux et gentiment azimutés.
L’année dernière, la cuvée pascale ne prêtait pas à sourire. La fête s’était déroulée sous cloche : leurs boutiques fermées, les chocolatiers avaient dû se débrouiller avec des ventes en livraison… Alors cette année, même si les artisans sont encore en difficulté, ils font contre mauvaise fortune bon chocolat : ils tirent la langue à la crise en imaginant, dans leur majorité, un bestiaire régressif et comique. A part dans les palaces, la surenchère de créations quasi-architecturales et inabordables, à laquelle on assiste depuis quelques années, se fait cette fois-ci plus discrète.
Retour aux fondamentaux : chasse aux oeufs et lapins en chocolat
On retourne aux fondamentaux de cette fête traditionnelle et aux codes de l’enfance : chasse à l’œuf dans le jardin, poussins et lapins sont de sortie, avec un petit grain de folie en plus. Une famille de poussins se fait la malle, en famille, dans des voitures-œufs (Sébastien Gaudard) ; un autre verse un sceau de jaunes d’oeufs sur un lapin dormeur (Yves Thuriès) ; La Maison du Chocolat envoie des œufs-ovni en orbite pour une pièce d’art inaccessible (7,3 kg, 1500€) ; Patrick Roger imagine des « poules célestes » bleues et blanches et Christophe Adam a même fait grossir le canard de bain jaune de notre enfance : le volatile pèse presque un kilo de pur chocolat.
Mieux que les hirondelles, les chocolats de Pâques 2021 annoncent aussi le printemps : chez Lenôtre, avec un arbre en chocolat vegan et un hérisson ; chez Nicolas Bernardé, avec d’adorables coccinelles toutes en rondeur, un escargot aimable sous sa coquille ronde et une chenille prête à devenir papillon. Un petit vent d’espoir chocolaté, pour exorciser la crise.
Charlotte Langrand
Chocolats de Pâques 2021 : Sélection
Le Hérisson de Lenôtre
Un petit animal aux épines de nougatine, garni de petits sujets en chocolat au lait et d’oeufs praliné. 400g. 55€
Le kangourou surfeur de Edwart Chocolatier
Il existe en deux versions : chocolat au lait de Tanzanie à 38% ou noir à 68%. Socle au praliné noisette, garni de fritures et œufs praliné. 320g, 38€.
Louis le Canard géant, de Christophe Adam à L’éclair de génie
Sous sa couverture en beurre de cacao, du pur chocolat noir aux éclats de noisette. Accompagné d’autres animaux au chocolat au lait, caramel, blanc/pistache, Noir /cacahuète, Dulce/noix de pécan… 900g, 70€.
Les poules de Patrick Roger
Poules célestes et « œufs-coquille » chocolat et praliné. A partir de 50€.
Les « coquettes » de Cyril Lignac
Déclinées en chocolat au lait, noir ou dulcey, ces cocottes renferment des fritures sèches et des petits œufs au praliné. 225g, 28€
La Coccinelle de Nicolas Bernardé
Au chocolat noir ou dulcey, la coccinelle du Meilleur Ouvrier de France renferme des surprises chocolatées. 325g, 39€
Les lapins de Pierre Marcolini
Le Grand Lapin est fait en chocolat blanc, coquille en grands crus de chocolat Cuba-Sao Tomé, avec deux tiroirs remplis de d’œufs pralinés et d’animaux au caramel. Les petits lapins sont soit en chocolat de Cuba-Sao Tomé, soit au lait ou enfin au chocolat blanc. Grand Lapin 139€, petit lapin : 9,90€.
Les oeufs en famille de Sébastien Gaudard
Créations en chocolat, avec deux teneurs en cacao différentes : à 68% pour une puissance en bouche et des arômes grillés ou à 39% pour les amateurs de caramel lacté et d’une légère amertume. Douceurs chocolatées à l’intérieur des véhicules. Voiture seule : 46,90€. Voiture et caravane : 99,10€
L’équipage cosmique de la Maison du Chocolat
Figurines avec trois chocolats au choix (lait pur Pérou à 39%, pur Equateur à 66% et pur Jamaïque à 70%) et avec trois sauveurs également : crème dentelle craquante, noix de pécan ou noisettes grillées et caramélisées. 105g, 35€.
Et aussi… Pâques artistiques
Chic et haut-de-gamme, trois pâtissiers sortent du lot, côté création artistique : L’œuf « Poséidon », issu de la collaboration entre Pierre Hermé et Thomas Boog est épuré mais marqué sobrement d’empreintes fossilisées de coquillages, creusées à même le chocolat (43 ou 65€). L’oeuf de Philippe Conticini, « explosion gourmandise », au lait et praliné, est entouré d’un sillon de Gianduja au amandes et noisettes croquantes (édition limitée au Lafayette Gourmet, jusqu’au 15 avril, 63€). Enfin, après une galette des rois d’une finesse remarquée, la pâtissière Nina Metayer récidive avec un œuf « Bourgeon », avec 10 pétales de chocolat noir 72% de cacao qui cachent des croustillants praliné-noisettes et noix de Pécan caramélisées (400g, 59€). Enfin, la Chocolaterie Alain Ducasse invente cette année un très sobre et chic homard et crabe de Pâques (300g, 39€).